Écrit en 1997 au Liban, le Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon est un réquisitoire contre l’homme de guerre. Dans ce long poème, une femme déclame sa douleur, sa haine de la guerre et des tortures qu’elle a pu vivre. Stabat Mater Furiosa est le cri viscéral d’une femme pour qui, devant toutes les atrocités de la guerre et de la destruction, il ne reste que la voix, une voix pour dire stop aux massacres de la guerre. Une voix qui dit la nécessité de dire, la nécessité de Justice, qui dit sa fureur de vivre et le refus de tout ce qui détruit. Voilà le songe de la Furie. Voilà son chant, sa prière. Voilà l’unique déclaration : le droit de Vie. C’est un soliloque de révolte, de haine, de rage et aussi d’amour et d’espoir, qui monte en nous inexorablement, avec son lot d’émotions, de larmes, d’effroi… Évoquant un passé encore parfumé des odeurs du basilic de son enfance et imprégné de toutes les douceurs de la vie, cette femme pousse un cri violent contre la guerre, contre l’homme de guerre, les enfances volées, les familles décimées, les villes détruites, les vies fracassées… Juste un cri déchirant, une longue litanie, qui vibre, qui noue les tripes et qui touche au cœur…qui dénonce la violence, la terreur. Cette femme évoque la guerre avec de des images puissantes : cet enfant qui joue simplement et qui un jour sera soldat ; l’innocence de l’enfance puis la violence du combat. C’est un grand cri de femme qui condamne sans appel la guerre.
Un texte d’une puissance rare, longue supplique au monde contre la guerre, un texte d’une force brute, dont la puissance poétique puise au cœur d’une réalité noire. À la destruction s’oppose le sacré de la vie par la force de la poésie. Poésie de théâtre qui s’adresse au cœur des hommes. Stabat Mater Furiosa est un témoignage poétique, d’actualité, apportant un point de vue humain et réel sur la guerre loin des raisons politiques ou idéologiques. Cette pièce est là pour nous éveiller et nous sensibiliser au devoir de conscience et de mémoire. Un texte plus que jamais nécessaire en cette période troublée… Un chant d’espoir contre l’obscurantisme…